"Oh toi tu sais, tu es mon petit bébé d'amour.
- Bah non Maman !
- Ah bon ? Tu n'es pas mon bébé d'amour ??!
- Non, je suis ton grand garçon d'amour"
Sa réponse, du tac au tac, m'a toutefois laissée pantoise.
En effet, j'ai toujours l'impression que la briochette est née hier. Je revois alors son petit air joufflu et ses cuissots bien potelés. Je repense à sa façon de se caler au creux de mes bras pour prendre sa dose de câlins. Et je me me rappelle de cette façon bien à lui de planter son regard dans le mien.
Mais je dois bien admettre que mon bébé cadum s'est transformé en petit blondinet, malicieux, qui adore explorer son monde et faire les 400 coups.
Ma briochette - qui détient son surnom des deux brioches qu'il avait en guise de joues à la naissance - a maintenant la langue bien pendue et peut passer des heures à me raconter des tas de choses, parfois insolites et parfois plus profondes. Il se pose des tas de questions, s'amuse d'un rien et adore arborer son petit air narquois pour mieux nous faire tourner en bourrique.
Mon bébé a indéniablement grandi.
J'avais pourtant plusieurs indices sous les yeux pour mieux appréhender ce pic de croissance impromptu :
- il n'y a plus de paquet de couches à la maison depuis bien longtemps déjà et la cuvette des toilettes est constamment levée
- je ne fréquente plus les rayons "bébé" de Monoprix (ah désespoir) et ne compte plus les tailles en mois mais bien en âge révolu.
- je ne prends plus le chemin de la crèche (ce petit cocoon si agréable) et à la place des comptes-rendus journaliers ultra détaillés, je suis passée à cette grande nébuleuse "Qu'est-ce que tu as fait mon chéri aujourd'hui ? - Euh ... je sais pas, j'ai oublié" (ahem)
- ...
Alors oui, mon bébé a bien grandi ...
Toutefois, il a toujours cette façon de se frotter le nez avec son doudou quand la fatigue commence à le saisir, cette odeur de brioche au sucre glacé dans le creux de son cou, cette manie de hausser les sourcils tout en esquissant un large sourire et cette habitude de fermer un oeil quand le soleil pointe son nez.
Mais surtout il a gardé cette façon de m'attraper le visage pour y planter son fameux "biyousse", avec cette vigueur qui m'empoigne le coeur.
Mon bébé, mon grand garçon.