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Le dernier jour de crèche

 

Je m’en souviens comme si c’était hier.

Le premier jour de crèche du haricot

 

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J’avais le cœur lourd, les yeux humides et une sensation de déchirure. J’allais devoir reprendre le chemin du travail et laisser mon haricot tous les matins  dans cette crèche, dans ce lieu qui m’était encore inconnu.

 

 

J’avais peur qu’il se sente seul, qu'il soit noyé au milieu de cette marée de culottes courtes, que l’équipe n’arrive pas à décrypter ses signes … En fait, j’avais surtout du mal à couper le cordon. J’avais alors commencé l’adaptation en y allant à reculons, avec une folle envie de prendre mes jambes à mon cou, le haricot sous le bras.

 

 

 

Puis, très vite, j’ai été conquise. Par l’équipe, par la Directrice, par le projet pédagogique, … Par tout. 

Elles ont toujours été très impliquées, volontaires, à l'écoute. En début d'année, elles ont exposé leur projet pédagogique et elles ont su le porter avec entrain au fil des ans. Celui-ci est inspiré des méthodes MONTESSORI, à savoir favoriser la confiance en soi, l'autonomie, tout en permettant à l'enfant d'évoluer à son propre rythme tout en liberté. 

 

 

J’ai vu mon haricot grandir, se mettre à ramper, puis faire du quatre pattes et enfin se mettre debout fièrement. L’équipe nous a toujours laissé la primeur des découvertes (en attendant que nous découvrions les avancées nous-mêmes). 

Le haricot est aussi devenu fin gourmet, son palet s’habituant aux mets délicats préparés avec amour par le cuisinier (et quel cuisinier !!!). Il n’y avait qu’à voir le sourire édenté de mon haricot, son excitation à l’idée de venir à la crèche, pour comprendre qu’il y était comme un coq en pâte.

Et le soir, j'ai toujours apprécié écouter le récit de ses péripéties, l'équipe ayant toujours eu le souci du détail dans les transmissions.

 

 

Et puis, il y a eu la briochette. A ce moment là, je me suis dit que je ne me voyais pas le laisser ailleurs que dans cette crèche. Alors, j’ai croisé les doigts, j’ai espéré fort et très vite  j’ai reçu le courrier salvateur : nous avions cette chance inouïe d’avoir une deuxième place !

 

 

 

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Pendant une année, j’ai donc eu mes deux garçons dans cette même crèche. Ils pouvaient se voir à tout moment, venir se faire des câlins, … et je me rends compte à quel point ça a joué. Mon « grand » demandait souvent à aller voir son petit frère et a vite investi son nouveau rôle. Et pour mon petit, je suis sûre que la présence régulière de son frère a été très importante pour lui.

 

 

  

Ma briochette, avec son tempérament bien plus prononcé, a rendu chèvre l’équipe mais les filles ont toujours eu cette même patience, cette même douceur.

 

Dans cette crèche, il a appris des tas de choses et notamment la langue des signes afin de pouvoir communiquer avec sa petite copine de jeux. L’équipe a toujours tenu à faire de la différence une force et a ainsi inculqué aux enfants de beaux principes.

 

 

 

Il y a eu tellement de beaux moments et de découvertes pour eux : ces moments partagés avec les seniors dans la maison de retraite en bas, les lectures faites par les élèves de primaire, la ferme à la crèche (avec la paille et les animaux qui se sont invités le temps d’une journée), la harpiste qui a enchanté leurs oreilles, les fêtes de la crèche, les jeux d’eau, … Au final, à chaque fois, de belles rencontres et de belles aventures pour eux.

 

 

 

J’ai aussi eu envie de donner un peu, tellement j’avais reçu.

Je suis donc devenue maman déléguée et j’ai essayé de m’investir tant que je pouvais.

 

 

 

Et aujourd’hui, j’ai le cœur lourd à l’idée de quitter cette crèche. Cette crèche dans laquelle mes deux garçons ont grandi, cette crèche dans laquelle je me suis investie, cette crèche dans laquelle nous avons été si heureux !

 

 

 

Evidemment, il est temps pour la briochette de vivre de nouvelles aventures et d’aller rejoindre son frère en maternelle. Mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit pincement au coeur à l'idée de tourner cette page enchantée.

 

Ce chemin, je l’ai fait pendant 5 ans, tantôt avec le « grand », tantôt avec les deux, tantôt avec le « petit ». Et j'éprouve déjà une forme de nostalgie à l'idée de me dire que demain, je vais faire ce chemin pour la dernière fois.  

 

Aujourd'hui, j'ai juste envie de dire un grand merci à l'équipe de ma crèche : elles ont accompagné mes deux bébés avec brio et en ont fait de sacrés garçons !

 

Pour ça et pour tout le reste, Merci.

Vraiment merci.

 

 

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Commentaires

  • En tant que personne sourde, je trouve vraiment super que l'équipe ait enseigné les bases de la langue des signes (c'est une langue et non un langage). Mes enfants entendants se sont exprimés très tôt en LSF avant de pouvoir parler, pour exprimer des demandes simples mais aussi abstraites, et du coup ils étaient beaucoup moins frustrés, moins de colère. J'avais expliqué à l'équipe les signes qu'ils utilisaient beaucoup pour qu'elle réponde à leurs demandes.

  • @ Céline L > Oops, merci pour ta précision, j'ai fait la correction ! Oui je trouve ça super qu'il sache s'exprimer avec ses mains. Et quand je le vois parler avec ses mains avec sa petite copine de crèche, je suis très fière de voir qu'ils arrivent si bien à se comprendre. On a beaucoup de chance. Une personne venait régulièrement leur apprendre les signes. J'espère qu'il ne perdra pas trop tous ces enseignements mais on a eu toute une fiche pour continuer à les faire travailler (et nous aussi !)

  • Je trouve ça tellement super que tout le monde favorise la LSF. La petite a des parents sourds ou entendants? S'ils sont entendants, c'est encore plus extraordinaire, car les médecins ont tendance à mettre la pression aux parents en les "obligeant" d'implanter les enfants sourds et à bannir la LSF. On a énormément du boulot à faire pour changer les mentalités. je te conseille d'aller voir des spectacles de contes bilingues pour enfants. A Paris, on doit en trouver plus facilement que dans le Sud.

  • J'ai eu ma larme à l’œil en te lisant. Ma deuxième a eu son dernier jour de crèche aujourd'hui. Ce n'est pas facile de se dire qu'une page se tourne...

  • ce soir je vais chercher Nina pour la dernière fois à la crèche, je gérais l'émotion jusqu'à ton article. je suis tellement épuisée qu'un rien me fait fondre en larmes, je vais essayer de me contenir. en tout cas il est très beau ton texte ! bisous ma douce

  • il ne reste plus qu'à faire une troisième briochette et hop le tour est joué ! ;)

Les commentaires sont fermés.