Le mardi soir j'ai souvent droit à la même rengaine :"Dis maman, demain, il n'y a pas école hein ?" avec la briochette qui renchérit derrière "Non, pas la crèche demain !"
Je sens, dans leurs yeux et dans leur intonation, une certaine excitation à l'idée de faire l'école buissonnière. Ils savent que cette journée là, elle est spéciale, elle est à nous, pour nous. Et ils salivent d'avance à l'idée de me faire tourner en bourrique en faisant les 400 coups !
De mon côté, j'adore cette pause même si je la paie au prix fort. Être en 4/5ème ce n'est pas toujours évident, surtout dans certains secteurs où l'on gère des dossiers et où on doit être constamment disponible. On ne peut pas dire "pouce" à ses clients le mercredi sous prétexte que l'on fait un "1, 2, 3 soleil". Alors, même si j'ai du apprendre à travailler comme avant mais sur 4 jours au lieu de 5, même si j'ai du faire une croix sur la plupart des mes pauses déjeuner et même si c'est parfois épuisant, je suis heureuse d'avoir cette journée là avec eux, aussi harassante soit-elle !
Le soir venu, tel un sportif épuisé après un marathon, j'ai tendance à dire au brun "fais comme si tu ne me voyais pas, c'est toi qui gère ce soir !" Alors oui, je finis souvent KO, au tapis, mais avec un goût de victoire parce que mes deux chouquettes ont généralement passé une bonne journée, se sont reposés et ont bien rigolé. Quant à moi, je leur ai couru après, j'ai nettoyé derrière eux, j'ai soigné les petits bobos, j'ai préparé tous les repas avec amour, j'ai fait les câlins d'après-sieste sur leurs joues toutes chaudes, ... bref, une journée bien remplie pendant laquelle je ne vois généralement pas le temps passer !
J'aime les entendre rire, échanger des regards complices, s'inventer des histoires rocambolesques, j'aime nos déjeuners en tête à tête, nos siestes communes, nos parties de cache-cache, nos virées chez les copains, ... J'aime ces mercredi, ces concentrés de bonheur.
Je ne veux surtout pas rentrer dans le débat actuel ... je ne suis pas une spécialiste de la petite enfance, une pédopsy, une enseignante ou encore une politicienne mais ce que je sais, c'est que cette journée va terriblement me manquer à la rentrée prochaine. Certes, cette journée sous-entend de nombreux sacrifices (sur le plan économique, sur le plan professionnel, ...) mais elle n'a pas de prix.
On aura toujours nos week-end pour faire des tas de choses ensemble mais cette coupure dans la semaine, cette parenthèse enchantée, va me manquer et leur manquera ça c'est sur...
